Ah la Colombie ! 🇨🇴
Mon amie étant colombienne, nous avons décidé d’aller y faire un tour pour rencontrer la famille que je n’avais vue que par visio, et aussi pour découvrir ce superbe pays.
C’est parti pour un petit séjour de deux semaines dans la capitale, Bogotá.
La ville
Bogotá est une des capitales les plus élevées du monde, culminant à plus de 2600 mètres d’altitude, où résident environ 8 millions d’habitants.
Les premiers jours sont un peu épuisants, sûrement à cause du jet-lag, de l’altitude, de la pollution, et aussi du fait de la communication en espagnol qui me prend beaucoup d’énergie.
Rien de quoi entacher le voyage cependant.
La ville est gigantesque et s’étend à perte de vue, c’est parti !
Le transport se fait essentiellement en bus où l’on distingue deux catégories : les lignes principales opérées par Transmilenio et les bus un peu plus traditionnels (ou pas) qui se font de plus en plus rares.


Les Transmilenio sont en fait des très gros bus urbains alimentés au gaz qui circulent dans des voies réservées. C’est impressionnant de voir comment ces engins rouges à 2 ou 3 wagons déambulent dans la ville et s’arrêtent sur les quais, ne laissant qu’un fin espace de vide pour faciliter la montée.
Les bus traditionnels, quant à eux, pratiquent les petites ruelles en suivant un parcours et n’ont pas d’arrêts prédéterminés ! La plaque placée sur le pare-brise permet de connaitre la ligne: on doit lever la main pour demander l’arrêt, on monte et à peine le pied levé du sol, l’engin décolle ! Ça fait tout drôle au début 😀

Les premières visites en centre-ville sont sympathiques et le climat est bon. Il n’y a pas vraiment de saisons en Colombie, Bogotá bascule généralement entre 5 et 25 °C toute l’année parce qu’elle est une ville des montagnes située sur l’équateur.
Ici le matériel principal de construction est la brique, c’est marrant pour moi de retrouver ce style du nord de la France ! Il y a finalement assez peu de hauts édifices, la majorité de la ville est sur 2-3 étages hormis l’hypercentre et le centre d’affaires.
On y remarque rapidement la pauvreté de certains quartiers qui contraste avec la luxure dans d’autres. La corruption ne semble jamais bien loin quand même, malgré des améliorations globales depuis quelques années.
Côté culinaire, c’est une autre histoire. Je n’ai pas été déçu durant mon voyage, tout ce que j’ai pu gouter était très bon, regardez l’article sur la bonne nourriture colombienne 😋
Côté prix, on en a pour notre argent d’européens : 1 euro équivaut à 4400 pesos colombiens ou COP. On mange très bien pour 15.000 pesos par repas (~3 €) et les restaurants de haute gamme peuvent monter dans les 40.000-50.000 COP (10 €). Comparé au smic local d’environ 230 €, c’est à nuancer, bien sûr.
Monserrate, l’ascension
La ville est surplombée par les montagnes, dont une, Monserrate, est chapeautée d’une église.

Il est possible de s’y rendre via un téléphérique, mais beaucoup empruntent la « voie de la souffrance » et font la montée à pied, un rituel dominical de deux heures (ou plus) d’escaliers interminables.
Une fois l’ascension achevée, il est temps de profiter et d’admirer la vue incroyable.
Sur le chemin, plein de petits vendeurs permettent de se ravitailler en eau et en petits encas comme le combo bocadillo con queso (pâte de goyave – fromage local).


L’ascension au Monserrate permet d’atteindre les 3150 mètres d’altitude (Bogotá est déjà de base à 2600 mètres), une hauteur à laquelle les températures peuvent fortement descendre même en zone tropicale.
La ciudad a 2600 metros más cerca de las estrellas
Référence populaire « la ville qui est 2600 mètres plus proche des étoiles »
La Candelaria
Cette grande capitale possède une ancienne ville nommée La Candelaria, qui est devenue le lieu le plus célébre et le plus touristique.
Très artistique, on y retrouve beaucoup de street art sur les devantures donnant au quartier une atmosphère festive et colorée.



La Candelaria montre son côté historique avec des petites ruelles bordées de maisons et de petits bâtiments tel un petit village. Nous retrouvons en son centre la plaza Plazoleta Chorro de Quevedo, littéralement la première pierre de la création de Bogotá par Gonzalo Jiménez de Quesada en 1538.
On peut donc y retrouver la plus ancienne église et une fontaine symbolique (El Chorro) pour la ville.

Les Colombiens, comme la majorité des pays d’Amérique latine, sont très catholiques et apportent une grande importance à la religion.
C’est pourtant quelque chose de récent à l’échelle de l’histoire, car la pratique du catholicisme a été importée par les colons espagnols au 16ᵉ siècle en occultant en grande majorité la culture millénaire présente sur ce continent.
Museo del Oro
Nous connaissons tous, au moins de nom, les cultures ancestrales présentes en Amérique avant l’invasion européenne qui sont les Aztèques (Mexique), les Mayas (Sud du Mexique / Amérique centrale), les Incas (Pérou), mais il existaient beaucoup d’autres communautés vivant à diverses époques.
En Colombie, il y a eu plusieurs ethnies majeures qui se partageaient le territoire, mais la plus importante s’avère être la communauté Muisca, un sous groupe de la communauté Chibcha.
J’ai pu visiter le Museo del Oro (Musée de l’Or) exposant des reliques de ces civilisations disparues. Il y a un côté vraiment intéressant d’analyser les évolutions culturelles, les modes de vie, les technologies et la spiritualité de ces peuples.





C’est un musée à visiter absolument quand l’on passe par Bogotá.
On peut aussi noter la Casa de la Moneda (le Musée de la Monnaie), qui retrace l’histoire tumultueuse du pays au travers des monnaies utilisées, changeant à quasiment chaque changement politique.
La vie sur place

La ville semble en perpétuelle ébullition. Ses rues sont en permanence occupées par des vendeurs qui se baladent avec des grosses charrettes homemade remplies de fruits (mangue, coco, etc), et équipées d’une petite enceinte criant leurs « slogans » de vendeurs.
On retrouve partout des petites boutiques un peu spécialisées proposant des services particuliers ainsi que des choses généralistes. Par exemple, on peut y acheter des boissons, des bonbons, des gâteaux, et même des cigarettes à l’unité quasiment tout le temps.

Le modèle économique est bien différent de ce que l’on peut connaitre où l’on fait des gros pleins au supermarché pour trois semaines. Ici, les gens semblent acheter à l’unité et en permanence, ce qui crée une quantité d’interactions infiniment plus nombreuses que ce que l’on a l’habitude d’avoir en France.
Comme la technologie n’est pas très présente au quotidien, tout doit se faire en communiquant, ce qui rend le voyage un peu compliqué parfois.
Même si la langue espagnole est proche du français, j’ai ressenti plus de difficulté pour me débrouiller qu’au Japon, où tout est affiché sur des écrans multilingues, du transport aux restaurants. Cette dynamique de vie quotidienne fait aussi le charme de la Colombie.
Conclusion
Découvrir ce pays a été une expérience insolite, les dynamiques sont différentes et ce contraste fait du bien.
L’ambiance globale est agréable et calme. Malgré les récentes protestations contre le pouvoir, je n’ai pas trop senti l’insécurité, il faut dire que je suis resté sur les lieux avec du passage.
Il faut cependant rester vigilant, car on ne peut pas passer à côté de la pauvreté présente en Colombie. Elle est bien présente surtout depuis la Covid qui a fortement touché l’économie ainsi que la crise économique du Venezuela, une situation qui a entraîné l’afflux massif de migrants en quête de travail et d’une vie meilleure.