C’est parti pour 12 jours en Turquie.
Un pays musulman, à la frontière de l’Europe.
J’imaginais une ambiance proche du Maroc sans vraiment savoir où j’allais mettre les pieds.
Mon étonnement en fût que plus fort en découvrant ce superbe pays.

Rapide historique de la Turquie.
La Turquie a été le théâtre de nombreux conflits à travers les âges.
Son emplacement est important, car c’est une des portes entre l’Asie et l’Europe.
Depuis plus de 2000 ans, les plus grands empires se battent pour ces terres.
L’empire perce, grec, byzantin et ottoman y ont combattu.

Deux empires ressortent du lot, l’empire byzantin (romain chrétien) qui occupait la région entre 395 à 1453 et l’empire ottoman musulman entre 1299 et 1922.
Cela a donné une couleur historique et religieuse particulièrement unique et intéressante a la Turquie.

Istanbul, mégalopole de toutes les époques.
Istanbul est à l’image du pays, millénaire et chargé d’histoire.
D’abord fondés en 667 av. J.-C sous le nom de Byzance par l’empire grec, elle a été conquise par l’empire Byzantin en l’an 330 qui l’a renommé Constantinople. 
Ce n’est qu’en 1930 qu’elle arborera officiellement le nom Istanbul.

C’est aujourd’hui une ville de 15 millions d’habitants s’étalant sur 5 343 km² (53 fois Paris ! ).
Istanbul a les pieds sur deux continents, l’Europe et l’Asie, séparé par le Bosphore.

L’arrivée est grandiose dans le gigantesque « Istanbul havalimanı », un aéroport flambant neuf annonçant qu’aujourd’hui plus que jamais, Istanbul est un carrefour incontournable du monde moderne.

La ville est loin de ce que j’imaginais et est très cosmopolite, moderne. Des dizaines de lignes de métro et plus de 400 lignes de bus permettent de se déplacer.
On peut vraiment ressentir un parfait mélange en culture orientale (musulmane) et culture occidentale.

Direction Sultanahmet, le cœur historique de la ville.
C’est à cet endroit que l’on peut découvrir Ayasofya (Sainte-Sophie), un édifice religieux vieux de 1500 ans ayant d’abord été une église chrétienne à l’aire byzantine puis transformée en mosquée avec les Ottomans.
Son architecture est massive et spectaculaire, mixant des fondamentaux des structures romaines et agrémentées de quatre minarets typiquement musulmans.
La salle principale possède une coupole de 33 mètres de diamètre, perché à 55 mètres de hauteur, un exploit d’ingénieure pour l’époque. D’autant plus qu’elle est située sur des terres propices aux tremblements de terre, mais est toujours debout un millénaire et demi après sa construction.


En face d’Ayasofya, la mosquée Bleue fait contrepoids, donnant Sultanahmet une atmosphère surréaliste. Impression exacerbée, lorsque que l’appel à la prière est réalisé de manière alternée entre les deux mosquées, donnant comme un semblant de discussion entre les deux monuments.

Cappadocia, la région gruyère
Lorsque l’on parle de Cappadocia, il est difficile de ne pas voir la montagne de photo Instagram montrant cette envolée de montgolfière.
Évidement, c’est une activité immanquable, tant l’expérience est belle.
Nous avons eu beaucoup de chance, car notre voyage étant en plein mois de février, la météo était approximative et les vols étaient souvent annulés.
Les températures oscillaient entre -10 ° c et 0 ° c, les habits de montagnes étaient quasiment indispensables.
Nous avons pu avoir notre vol, le seul jour sans vent, avec un ciel sans nuages et une très bonne visibilité, nous offrant un panorama exceptionnel sur ce paysage enneigé.

Mais ce qui fait de la Cappadoce un lieu extraordinaire est son histoire et les constructions humaines qui y sont liées.
La région est située entre trois mégas volcans, qui au fur et à mesure des millénaires ont recouvert le sol de différentes couches de cendre. Chaque couche ayant une propriété différente et une réaction différentes a l’érosion.
Le temps fera le reste pour constituer des décors uniques au monde, tel que les cheminées de fée.

Ces formations rocheuses ont aussi été un terrain fertile pour les constructions humaines troglodytes. La roche étant relativement facile à travailler.
Des maisons, des cathédrales, et même des cités entières ont été creusés dans ces montagnes.
Le temps a effrité les parois laissant apparaître des restes de construction.

Il est possible de visiter une Underground City, une ville souterraine profonde de 85 mètres, avec 18 étages et pouvant abriter 20 000 personnes en temps de guerre.
Un travail titanesque construit de la main de l’homme, à l’image des pyramides, mais cette fois à l’abri des regards.
Il y aurait plus de 200 Underground City dans les régions, avec parfois des tunnels de plusieurs kilomètres les reliant entre elles.

Pamukkale, La montagne calcaire

Pamukkale est très intéressante, elle regroupe une montagne blanchie par les eaux thermal naturelles et est la ville gréco-romaine de Hiérapolis.

Les montagnes hébergent 17 sources chaudes (jusqu’à 45 ° c) avec une très grande concentration en sel minéral et en dioxyde de carbone. L’écoulement de l’eau sur les flancs dépose une fine couche de carbonate de calcium donnant cette couleur blanche.
Avec les millénaires, des formations « nuageuses » avec une apparence de coton se sont créées.
Cela a d’ailleurs donné le nom à cet endroit, Pamukkale signifiant « château de coton » en turc.
D’autre forme connue se sont créé tel que les bassins nommés travertin.

À noter que l’eau chaude favorise la prolifération d’algues, rendant glissant et marron le magnifique blanc originel. Pour cela, l’eau est redirigée vers d’autres pans de montagne afin de garder blanc certaine partie. Les hivers, certains travertins sont donc vides d’eau.

Deux chemins permettent d’accéder au site, une route touristique avec des enfilades de bus plein de Coréen menant directement en haut, et le chemin de la souffrance.
Nous avons opté pour le chemin de la souffrance, une ascension pied nu pour ne pas dégrader les formations de calcium, mais aussi gelé au mois de février.
Une expérience hors du commun, car malgré la douleur du froid, des ruisseaux d’eaux thermales chaudes jonchent le chemin et permettent de se détendre quand l’on souhaite.

Il y a très peu de touriste présent en hiver, le site était quasiment à nous et la prise de photo beaucoup plus facile !

Le site est surplombé par la ville de Hiérapolis, d’abord construite par les Grecs, mais rapidement prise par les Romains.
C’est une ancienne cité thermale dans laquelle on peut retrouver beaucoup de bâtiments typiques de l’époque, amphithéâtre, agora, etc.
Tout y était construit pour tirer profit des sources chaudes de la montagne, en particulier la piscine de Cléopâtre, car elle s’y serait baignée, il y a plus de 2000 ans.
Il est possible de se baigner dans cette piscine placée sur une source chaude à 37 ° c toute l’année.

Transport
Tous nos déplacements dans le pays ont été réalisés avec Flixbus, dans des bus de nuits, parce qu’ils étaient souvent longs (plus de neuf heures). C’est un moyen économique et pratique pour ne pas perdre une journée de transport, mais c’est un peu dur de bien dormir. Il faut noter que les Flixbus Turque sont opérés par l’agence locale et il est vraiment difficile de s’y retrouver arrivé sur place (Flixbus ne prévenant pas de ce partenariat). D’autant plus, lorsque l’on n’a aucune langue en commun avec le personnel 🙂
Le confort à bord est réellement supérieur à ce que l’on trouve en France, avec même de la distribution de boisson et gâteau.

Conclusion
Ce voyage en Turquie a été pour moi une grande surprise, bien loin de l’idée réductrice que je m’en fessais. Mais c’est aussi pour cela que je voyage, pour découvrir les pays et culture de mes propres yeux, loin du prisme médiatique.
Le tourisme est développé, un sentiment de sécurité est bien présent et les personnes croisées m’ont paru bienveillantes.

Plus j’avançais dans cette aventure, plus je voyais l’immensité de choses à découvrir. La Turquie possède une infinité de paysages, de lieux historiques et de trésors cachés que l’on peut à peine effleurer en 12 jours.
Je ne peux que vous conseiller d’y aller, vous ne serez pas déçu.

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